Adolescents

Quand faire la démarche ?

Les bouleversements de l’adolescence sont nombreux et la limite entre ce qui est qualifié de « normal » dans cette période tumultueuse et ce qui réclame un accompagnement thérapeutique n’est pas toujours aisé à déterminer.

Il est donc important de rappeler que si l’adolescence est bien une « crise » en ce sens qu’elle implique des changements cognitifs, affectifs et relationnels, celle-ci s’effectue le plus souvent sans drame, ni difficultés majeures.

Les troubles dont chacun peut avoir une représentation comme étant caractéristiques des difficultés et du mal être de l’adolescent sont à la fois redoutés, et en même temps volontiers considérés comme une expression normale, voire nécessaire, de l’inévitable « crise de l’adolescence ». A tort : l’existence de troubles du comportement n’est ni nécessaire, ni souhaitable et correspond toujours au moins à une situation de risque et potentiellement pathogène.

Dès lors, s’il est vrai que l’adolescence est une période riche dans les expressions des troubles et mal-être, il est important de considérer que toute manifestation, selon son intensité, sa persistance dans la durée, ou sa brutalité d’apparition est une alerte.

Il est important de repérer également qu’à cet âge, de nombreuses « demandes » ou expression d’un mal-être passent par le corps de l’adolescent(e). Les accidents ou consultations répétées chez un médecin sont donc bien souvent le signe que quelque chose ne va pas, mais que l’adolescent ne peut pas exprimer autrement.

Enfin, toute demande d’un espace de parole ou de soin de la part d’un adolescent est à prendre au sérieux.
Votre inquiétude également est un signe
qu’il s’agit de ne pas négliger.

Pour aller plus loin

Il ne s’agit pas de tout « psychologiser ». Tous les adolescents n’ont pas besoin d’ un accompagnement psy. Mais par contre, à cet âge, la moindre alerte est à prendre au sérieux. De plus, l’adolescence est une étape de vie où, comme le développement du cerveau, les mécanismes psychiques sont encore en construction. C’est la dernière étape avant l’entrée à l’âge adulte : il est donc important de saisir l’opportunité offerte par cette période de vie.

Au côté de souffrances transitoires, mais non moins négligeables, voici donc quelques précisions sur des troubles qui peuvent être présents à l’adolescence, et qui nécessitent absolument de consulter :

  • Dans la continuité des troubles de l’enfance, certaines manifestations préexistantes peuvent désormais se percevoir avec davantage d’ampleur. Si aucune démarche de soin n’avait été initiée jusque-là, que ces signes n’étaient pas perçus comme gênants ou source de souffrance, ou que vous ayez pensé nécessaire de laisser à votre enfant le temps dont il pouvait avoir besoin, il est donc important à présent, dès lors que ces signes persistent, d’engager une prise en charge.
  • Plus spécifique à cet âge, l’adolescence peut aussi être l’entrée brutale ou progressive dans des pathologies persistantes à l’âge adulte, comme les troubles de l’humeur ou le groupe des schizophrénies, affectant le rapport à la réalité, ou encore les pathologies affectant plus ou moins le développement surtout sur le mode de l’inhibition mais sans répercussions importantes sur l’appréhension de la réalité comme les phobies, les troubles obsessionnels ou les somatisations. Il est important dans ces situations de consulter sans tarder, dès l’apparition des premiers signes, pour mettre en place au plus vite un accompagnement thérapeutique, le plus souvent en partenariat avec une prise en charge médicale (si possible auprès d’un psychiatre).
  • Il y a encore les troubles du comportement, qui peuvent être de différents registres. Les premiers, sont représentés par les conduites actives auto ou hétéro agressives au premier rang desquelles : les tentatives de suicides, les scarifications et auto-mutilations, les troubles des conduites alimentaires (anorexie mentale et boulimie notamment), les comportements d’opposition et d’insolence, les crises clastiques, les fugues, les vols, les mensonges, la mythomanie, l’échec scolaire et l’absentéisme, les conduites d’addictions (jeux, substances psychoactives, etc …), les conduites délictueuses... Par ailleurs, on trouve également des conduites plus intériorisées, dominées par l’inhibition et le retrait parmi lesquelles toutes les variétés d’isolement affectif et social, de retrait, de peur des contacts, de timidité massive, mais aussi des formes d’inhibition des apprentissages ou de rejet du corps. Comme je l’ai indiqué précédemment, il est important de ne pas banaliser tous ces comportements qui sont une véritable alerte sur une souffrance, voire parfois une pathologie sous-jacente.

Comment ça se passe ?

La première rencontre peut se dérouler de différentes manières, selon vos souhaits et ce que vous estimez préférable. En effet, selon l’âge de l’adolescent(e), je peux tout autant le/la recevoir seul(e) qu’avec vous, ses parents. Parfois aussi, vous êtes inquiet(e-s) et vous percevez que votre ado aurait besoin d’une prise en charge mais celui/celle-ci refuse de faire une démarche de soin : dans ce cas-là, je peux vous recevoir sans lui/elle pour que nous puissions travailler à comprendre ensemble ce qu’il se passe, à vous soutenir dans cette période difficile et vous permettre de l’accompagner au mieux.

La demande d’un ado ou son acceptation pour rencontrer un professionnel étant parfois très fugace, j’essaie dans la mesure du possible de me montrer très réactive pour proposer un premier rendez-vous dans les plus brefs délais.

A l’issue de ce rendez-vous initial, je vous proposerai quelques rencontres pour, selon la demande, l’âge de votre ado et la situation, revoir celui-ci avec ou sans vous.

Au terme de ces rendez-vous préalables nous ferons un point ensemble durant lequel je vous indiquerai ce qu’il me semble nécessaire pour accompagner votre ado et nous conviendrons ensemble du dispositif thérapeutique adapté.